99. Aveux

Je ne peux cacher ce que je suis à Julian plus longtemps. Il m'a ouvert son cœur et je veux en faire de même. Parce que je lui dois, mais surtout parce que je suis en train de tomber amoureuse de lui et que j'ai envie de croire qu'un avenir avec lui est possible. Ca fait très peu de temps que nous nous sommes retrouvés mais tout comme lui, j'ai le sentiment que notre relation est spéciale.

Je prends donc mon frère à part pour lui annoncer ce que je m’apprête à faire. - Tu es sûre de toi soeurette ? - Oui, je ne peux plus lui cacher ça.

- Dans ce cas, je te fais confiance. - Tu ne m'en veux pas de partir en plein milieu de la fête ? - Pas le moins du monde ! Tu mérites d’être heureuse. - Merci Chogan.

Après avoir brièvement serré on frère contre moi, je demande à Julian de nous conduire jusqu'à ma maison, c'est le seul endroit où je me sentirais en confiance. Durant le trajet, nous ne prononçons pas un mot .Je suis extrêmement tendue mais déterminée.

Une fois sur place, je lui dis : - Allons dans le jardin. - Séléné, si tu n'es pas prête... - Non Julian. Tu dois connaître la vérité à propos de moi... De ma famille et de ce que nous sommes. Arrivée sur la terrasse, je fais volte-face et affronte le regard inquisiteur de Julian. - Merde... Je ne sais pas par où commencer... Bon. Ma famille et moi nous ne sommes pas des humains ordinaires. Nous avons... Des capacités en plus.

- Quels genres de capacité ? - Est-ce que tu te souviens du loup que tu as vu ? - Euh oui bien sûr... Mais je ne vois pas... - C'était moi, je dis, sans lui laisser le temps de finir sa phrase. Il me regarde, incertain. Je recule de quelques pas.

- Le monde dans lequel nous vivons n'est pas celui que tu crois. Il y a de nombreuses créatures surnaturelles qui vivent sur cette Terre… Dont les membres ma famille. Nous sommes des Loups-Garous, Julian.

Avant de me dégonfler, je me transforme. Une fois sous ma forme lupine, j'ose enfin lever les yeux vers lui. Sa bouche est grande ouverte.

"Ben ça alors !"

J'ai l'impression de revivre la fois où il est tombé nez à nez avec mon loup. Soudain, il sourit. "J'ai toujours su que tu étais une femme extraordinaire !" Dire que je suis soulagée est un euphémisme. Tout mon corps tremble. "Est-ce que je peux te toucher ?" Je fais un mouvement de la tête comme pour lui dire « Oui ». "Je me suis souvent demandé si j'aurais à nouveau l'occasion de voir ce superbe loup marron. Tu es aussi douce que lorsque tu es humaine."

"Tu veux que je te dise un secret ?" J'attends sa réponse, immobile.

"Je crois que je suis amoureux de toi Séléné Wolf." Mon cœur fait un énorme bond dans ma poitrine. Je cours autour de lui pour lui montrer à quel point je suis heureuse, puis sans qu'il s'y attende, je me jette sur lui pour lui lécher la joue. "Hahaha ça chatouille !"

Il passe ses bras autour de mon cou et enfouit sa tête dans ma fourrure. "Non en faite je ne le crois pas, j'en suis certain."

Toujours dans ses bras, je reprend forme humaine. "J'ai un aveu à te faire : moi aussi je suis amoureuse de toi."

Je caresse sa joue. - II y a encore des choses que tu dois savoir... Des choses horribles que j'ai faite...

- Je suis prêt à tout entendre.

Julian m'aide à me lever et ne me lâche pas une fois sur mes jambes. - Tu devrais être effrayé... - … Mais je ne le suis pas. - Pourquoi... ? - Je crois que tu le sais déjà pourquoi.

Cette fois-ci, je ne fais rien pour l'empêcher d'approcher ses lèvres des miennes. Au contraire, je me mets sur la pointe des pieds, impatiente de les goûter.

Malgré le froid, elles sont chaudes et douces... Sentir le parfum exotique de Julian me faisait déjà tourner la tête, mais le goûter... Bon sang cet homme a tout pour me rendre folle ! De doux, notre baiser devient plus pressant, plus profond. Je me colle encore plus à Julian, comme si je pouvais me fondre en lui.

Avant de perdre totalement le contrôle de la situation, je détache, à regrets, mes lèvres de celles de Julian. A bout de souffle, il dit d'une voix rauque :

- Hé bien ! Ca valait le coup d'être patient dis donc...

Je souris.

- Ton odeur est tellement... alléchante. - Mon odeur ? - J'ai un odorat plus développé qu'un humain. Ca fait parti de ce que je suis. Rentrons à l'intérieur, je vais tout t'expliquer. - Je ne sais pas si je dois être déçu ou impatient. Je me met à rire. - On doit prendre notre temps, tu te souviens ? - Ah oui c'est vrai. Il m'embrasse de nouveau avant de prendre ma main pour aller à l'intérieur.

Toute la nuit je lui parle de de moi, de notre monde, de la Meute et de tout ce qui nous est arrivé ces dernières années, en commençant par mon expédition chez Vladislaus avec Luna. C'est toujours aussi difficile d'en parler, mais le regard bienveillant de Julian m'encourage à continuer.

Il m'écoute attentivement, me pose parfois des questions pour combler ses lacunes. Il ne tique même pas tiqué quand je lui raconte comment j'ai ôté la vie de plusieurs personnes, dont celle de ma jumelle. Pas une seule fois je ne sens de la peur émaner de lui. Je lui parle également de Théo, de notre histoire et de la façon dont ça s'est terminé. - Tu comprends maintenant pourquoi j'avais peur de m'engager... Je voulais être sûre que tu ne me rejetterais pas une fois que tu serais au courant...

Julian prend mes mains dans les siennes. - Jamais je n'éprouverais du dégoût en te regardant. Te voir te transformer et la chose la plus belle que j'ai jamais vu, et peu importe sous quelle forme tu te trouves, tu es magnifique. J'ai même hâte de voir tes yeux changer. - Tu n'imagines pas à quel point je suis heureuse que tu aie écouté ton cœur et que tu sois venu jusqu'ici. Moi non plus je ne t'ai pas oublié durant le temps où on a été séparé, mais j'avais tellement de problèmes... - Chuuut... Ne t'excuse pas pour ça, tu avais des choses plus importantes à penser qu'à un petit botaniste Selvadoradien.

Je l'attire vers moi et l'embrasse, lui transmettant à travers ce baiser tout ce que je ressens pour lui.

Il s'allonge, m'entraînant avec lui. - Tu es bien plus qu'un petit botaniste Selvadorien, ne l'oublie jamais.

Une lueur s'allume dans son regard. Je n'ai pas oublié la façon dont ses parents l'ont traité. Contrairement à moi qui a toujours été soutenu par ma Meute, il n’a jamais eu personne pour l'encourager ou le soutenir dans les moments difficiles. Mais tout ça va changer, à partir de maintenant. Je m'installe confortablement sur lui et ferme les yeux.

- Tu seras apprécié à ta juste valeur parmi les miens. Tu ne seras plus jamais seul Julian, je t'en fais la promesse.

___

Plus tard dans la nuit...

- Si tu savais comme nous sommes fiers de toi ma puce... Bienvenue dans la Meute Julian.

___

- Hé bien hé bien, j'en connais une qui a l'air d'être sur son petit nuage ce matin ?!

Jacklyn s'installe à côté de moi pour prendre son petit-déjeuner. Je me suis réveillée dans les bras de Julian, et après avoir admiré son beau visage endormi, je me suis levée en essayant de ne pas le réveiller. Je me suis douchée, le sourire aux lèvres, avant de rejoindre la cuisine. - Alors raconte, qu'est-ce qui s'est passé ?! S'impatiente Jacklyn. - Je lui ai tout dit à propos de la Meute, et il n'a pas pris ses jambes à son cou.

- Mais c'est génial ça ! - Oui ! Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis soulagée ! Je tiens tellement à lui... - Quand nous sommes rentrés Chogan et moi, on vous a vu dans le canapé. Vous étiez tellement adorable... Je me sens rougir. - On n'a pas eu le courage de monter à l'étage. Et puis je suppose qu'avec mon frère vous avez célébré votre nuit de noces comme il se doit. C‘est au tour de Jacklyn de rougir.

- Hey ! C'est de toi qu'on parle là, pas de moi ! Nous nous mettons à rire. Ma belle-soeur est la première à retrouver son sérieux. - Je suis vraiment contente pour toi tu sais.Vous formez un très joli couple, et Julian... Tu verrais comment il te regarde ! - Ah oui ? - Crois-moi, cet homme t'as dans la peau.

J'entends l'homme en question bouger dans le séjour. - Je crois qu’il se réveille. - Va le rejoindre, je suis certaine qu’il va se demander où tu es passée. Je souris à Jacklyn avant d'aller le voir. Je constate qu’il est déjà debout lorsque j’arrive

dans le séjour. Comme s’il avait senti qu’il n’était plus seul dans la grande pièce, Julian se tourne vers moi. Le sourire qu’il m’adresse fait s’accélérer les battements de mon coeur.

- Salut. Je lui réponds par un baiser.

- Salut. Tu as bien dormi ? - Oh oui. J’ai fait un rêve incroyable ! J'ai rêvé d'une femme, qui te ressemblait beaucoup d'ailleurs, qui était capable de se transformer en loup. C'est fou non ?! - Pas tant que ça, je dis, en rentrant dans son jeu. En faite, il se pourrait que tout ça soit bel et bien arrivé. - Donc... C'est bien toi qui m'a embrassé ?! - Je plaide coupable !

- Ben ça alors ! J'en ai de la chance. - C'est moi qui devrait dire ça. Je sais que Julian a du travail qui l’attend à Oasis Springs, mais je ne veux pas le voir partir. Pas maintenant alors que notre relation vient de prendre un tournant des plus agréables. Mais peut-être qu’il n’a rien de prévu pour le Nouvel An ? Déjà à Noël, je voulais qu’il partage notre table mais ceux qui l’hébergent à Oasis Springs l’avaient déjà invité. Lorsque je lui fais part de mes envies, Julian me taquine en me disant que je ne peux déjà plus me passer de lui. Mais il finit par m’avouer qu’il ressent la même chose que moi et qu’il serait heureux de fêter le Nouvel An avec ma Meute.

Sans oublier l’anniversaire de mes cousins Uma et Keme !

♦♦♦

- Et voilà Uma, tu es prête à faire la fête et à briser des coeurs ! - Wouah merci Séléné, j'adore mon look !

Les jumeaux ont soufflé leurs bougies un peu plus tôt, et après avoir mangé du gâteau au chocolat, Uma m'a entraîné dans sa chambre pour que je l'aide à trouver son style. - J'adore maman, mais ses goûts sont trop... Classique pour moi. Je suis flattée, bien qu'un peu gênée vis-à-vis de tatie Dakota, mais celle-ci ne m'en veux pas. A un moment, elle vient voir comment ça se passe et plaisante en me suppliant de ne pas transformer sa fille en clown. - Tu es le portrait craché de ta mère. A ton âge, moi aussi je ressemblais beaucoup à la mienne. - Oui maman m'a montré des photos de tatie Nokomis. Elle était aussi belle que toi !

Un léger coup frappé à la porte m'empêche de répondre. - Hey ! On n’attend plus que vous pour aller en ville ! Keme ouvre grand la porte et nous sourit. - Cool ton nouveau look Uma ! - Le tien aussi frangin !

Si Uma est le portrait de sa mère, Keme est celui de son père ! Ils me font penser à Chogan et moi. Nous aussi étions une copie conforme de l’un de nos parents au même âge. - Si tu es satisfaite, nous allons pouvoir y aller. Nous avions choisi de passer le Nouvel An dans une salle des fêtes où l’entrée était gratuite. Tous le monde est le bienvenue pour célébrer cet événement. Bien sûr, Stefan resterait à la maison sous la surveillance d’un adulte, tout comme Gregor. Mon frère et ma belle-sœur ont trop peur que leur petit louveteau fasse des bêtises ou pire, qu’ils le perdent de vue parmi les humains.

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L’ambiance est déjà au beau fixe quand nous arrivons à destination. - Ouaiiis y’a un baby-foot ! S’exclame Keme. Ca vous dit une partie ? - Carrément frangin ! - Moi aussi je suis partante, je dis. - Et toi Julian ? - Moi aussi, ça fait longtemps que je n’ai pas joué en plus. Ce dernier a très vite fait l’unanimité au sein de la Meute, surtout auprès de mes cousins. Julian est quelqu’un de très ouvert et qui met à l’aise ses interlocuteurs en à peine quelques

mots. - Je fais équipe avec Séléné ! - D’accord, les filles contre les garçons. - Avec Jacklyn, on va vous accompagner en chantant, plaisante mon frère.

Sauf qu’il ne plaisantait pas vraiment.

Je suis tellement distraite par les bêtises de mon frère et ma belle-sœur que je nous fais perdre. - Buuuut ! Tape-là Ju’ ! - Non pas encore ! Allez Séléné, faut qu’on se ressaisissent là !

J’essaye de faire abstraction de la musique et des chants et rapidement, nous rattrapons notre retard.

- Ouiiii encore un but ! - Tape-là Uma ! Je dis en imitant mon cousin.

- Ah ouais vous le prenez comme ça ? - Le prochain qui marque a gagné. Nous avons tout donné mais ça n’a pas suffit, Julian et Keme on remporté la partie.

Nous passons une excellente soirée. La nourriture et la musique sont excellentes.

Les gens présents sont vraiment gentils, nous avons même sympathisé avec certains à table.

Quand vient le moment du décompte jusqu’à la nouvelle année, nous nous réunissons autour de la télé pour assister au moment fatidique. "BONNE ANNEE !"

Nous nous enlaçons et embrassons comme le veut la coutume.

- Bonne année ma Luvia. - "Luvia" ? - Ca veut dire « louve », en Selvadoradien, me chuchote Julian. - C’est très jolie, j’aime beaucoup. Je souris à mon compagnon et le regard qu’il me lance fait naître des papillons dans mon ventre. Son odeur change et mon corps réagit vivement. Je commence à avoir chaud, très chaud…

- Je t’en prie Séléné, ne me regarde pas comme ça... Dit Julian d’une voix rauque. Surprise, je demande. - Comme quoi ? - Comme quelqu’un qui s’apprête à me dévorer tout crû. - Je te fais peur ? - Non au contraire, j’ai encore plus envie de toi. Quelque chose en moi s’éveille en entendant cet aveu. - Julian… - Oui je sais, on a décidé de prendre notre temps et je… Ben ça alors ! Ses yeux s’écarquillent de surprise. Je m’apprête à lui demander ce qu’il lui prend mais il répond avant. "Tes yeux luisent !"

C’est comme si un seau d’eau glacée venait de me tomber sur la tête. Automatiquement, je baisse la tête pour que les gens autour ne voient pas mes yeux. - Tu es sûr ? - Oui, certain. - Je ne peux pas rester ici, je dois rentrer.

- Je te raccompagnes. - Non reste, amuses-toi… - Pas sans toi ma Luvia. Reste tête baissée, je vais chercher nos manteaux et te guider jusqu’à la sortie. Une fois dehors, je retournerais à l’intérieur et préviendrais ton frère ou ta tante. Je finis par accepter, bien que la situation m’embarrasse au plus haut point. Non seulement mes yeux sont le reflet de mon désir pour Julian mais en plus, tout le monde pourrait les voir. Bien sur, les humains ne savent pas, mais moi si... J’avais oublié à quel point mes émotions pouvaient être des traîtresses.

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Mes yeux ont perdu de leur éclat sur la route vers la maison. Mon compagnon m’avait informé qu’il avait mis au courant Chogan de notre départ précipité. Il lui avait dit que ça irait et que lui et le reste de la Meute pouvait continuer à célébrer la nouvelle année. Je suis restée silencieuse tout au long du trajet. Julian a bien essayé de briser la glace mais il a vite compris que je n'avais pas envie de parler. Je m’en veux d’avoir tout gâché. Encore une fois. - Est-ce que… J’ai fait quelque chose de mal ? Me demande Julian après avoir enlevé son manteau.

Surprise, je réponds : - Non, bien sûr que non ! Pourquoi tu dis ça ? - Depuis qu’on a quitté la fête, tu n’as pas dit un mot. Je pensais que tu m’en voulais d’avoir insisté pour t’accompagner… - Ce n’est pas à toi que j’en veux, mais à moi.

- Pourquoi ?! Je me détourne et murmure : - Parce que j’ai tout gâché. - Mais non tu n’as rien gâché du tout. Tu devais protéger ton secret à tout prix. - J’ai laissé mes émotions prendre le dessus. - Et c’est mal ? - Oui, quand ça nous met tous en danger.

Je fais de nouveau face à Julian, qui me regarde. - Je comprends… Mais pourquoi tes yeux se sont mis à luire ? Je me sens rougir. - Tu ne devine pas ? - Non. J’avoue que je suis un peu perdu…

- Je t’ai expliqué que mes yeux avaient changé lorsque j’ai utilisé mon bouclier psychique pour protéger Chogan de Vladislaus.

- Oui je m’en souviens. Tu m’as aussi dit que, parfois, lorsque tu ressens une forte émo… Une lueur de compréhension s’allume dans son regard. "Oh…"

J’ai de nouveau chaud, mais pas pour les mêmes raisons. Je suis certaine d’être rouge écarlate. Julian s’approche de moi, un léger sourire aux lèvres. - Tu es tellement belle quand tu rougis.

- Arrête, c’est déjà assez embarrassant comme ça... - Parce que tu crois que mon corps ne réagis pas ? Tout à l’heure, quand tu me regardais... Les battements de mon coeur s’accélèrent et mon corps frissonne en repensant à cet instant. - Je sais. - J’aurais donné n’importe quoi pour qu’on se retrouve seuls. - Comme maintenant tu veux dire ? - Oui…

Je me met sur la pointe des pieds pour embrasser mon compagnon et c’est comme si ce qui avait commencé à la salle des fêtes n’a jamais été interrompu.

- J’ai changé d’avis, je dis, après avoir mis fin à notre baiser. - Euh… A quel sujet ? - Je ne veux plus prendre mon temps Julian.

J'en ai assez de toujours mettre un frein à chaque nouvel étape que nous franchissons. J'ai confiance en Julian, il m'a prouvé à de nombreuses reprises qu'il ne me ferait jamais de mal. Il est temps que j'écoute mon coeur et mon corps, qui me pousse vers cet homme.

Son regard se fait plus intense et il m’adresse ce sourire qui me fait perdre tout mes moyens.

- Moi non plus mais ça, tu le savais déjà. Je souris à mon tour et sans dire un mot, je lui prends la main.

___

Alors que j’emmène mon compagnon à l’étage, je me fige au beau milieu du couloir. - Ma Luvia ? - Depuis le décès de mes parents, je ne dors plus dans ma chambre mais dans la leur. Et depuis, je ne laisse personne y entrer.

Les seuls personnes qui sont entrés dans la chambre ce sont Chogan, quand il essayait de me réconforter après la mort de nos parents et tatie Dakota, à la même période, quand elle m’a fait sortir pour que j'aille prendre l'air. - Si tu ne veux pas que je… - Non.

Je prends la main de mon compagnon. - Je veux que tu entres avec moi dans cette chambre. Parce que je t’aime Julian, et que je veux avancer à tes côtés.

Il est très ému je le sens. Il embrasse tendrement mon front. - J’ai tellement de chance...

Je dévérouille la porte et invite Julian à entrer. Etrangement, le voir dans la chambre de mes parents, ma chambre, me paraît normal. C'est comme si ça faisait longtemps qu’on partageait cette pièce. - Ce sont tes parents ? Il demande en désignant un portrait. - Oui, je te présente Nokomis et Jacy Wolf.

- Je comprends mieux d’où tu as hérité ta beauté. Je souris, flattée.

Julian s’assoit sur mon lit. Lorsque je contourne le lit pour le rejoindre, il m’attire à lui. - Je ne savais pas qu’on pouvait aimer quelqu’un à ce point jusqu’à ce que je te rencontre.

Toi et moi c’est… Au-delà de ce que j’aurais pu espérer. - C'est la même chose pour moi.

- Je t’aime Séléné Wolf, et je te fais la promesse que je serais à la hauteur de cet amour que tu me portes.