50. Avenir

Voilà, je l'ai dit. Et en voyant leur tête, ils ne s'attendaient pas du tout à ça. - C'est une blague j'espère ?! demande ma mère, à deux doigts de péter un câble. - Avant de t'énerver, sache qu'il n'est pas comme son père ! Il me l'a prouvé de nombreuses fois et j'ai totalement confiance en lui. - Tu nous a caché la vérité ! Depuis combien de temps tu vas le voir dans notre dos ? Depuis quand tu nous mens ?

- Je ne vous ai jamais menti, je vous ai caché la vérité parce que je savais que vous le prendriez mal ! - Et il y a de quoi ! As-tu oublié ce que sa famille nous a fait ? Ce qu'elle m'a fait ? - Mais lui ne t'as rien fait. Je te l'ai dit, il n'est pas comme ses parents. Mon père regarde ma mère et dit : - Bon, nous allons tous aller dormir avant que nos paroles dépassent nos pensées. Mais toi Naïla, je suis déçu que tu ne nous fasse pas confiance.

Sur ces mots, il entraîne maman dans leur chambre. Ses dernières paroles me font mal. Les épaules voûtées, je vais à mon tour dans ma chambre.

Quelques heures plus tard, je me réveille avec un énorme mal de tête. Pourtant, je n'avais bu qu'un verre hier... Me revient en mémoire le reste de la nuit. Je suis partagée entre l'euphorie du moment passé avec Falkor et la culpabilité, la peine d'avoir déçu mes parents. Je me lève et en allant vers la cuisine, je vois ma mère assise devant la télé. Il n'y a que nous deux à la maison. C'est le moment idéal pour essayer d'arranger les choses.

Je m'assois en silence sur le canapé. Pas une seule fois ses yeux n'ont quitté l'écran. - Maman je... Je l'interpelle, hésitante, crois-moi je ne voulais pas vous trahir ou vous décevoir, mais j'avais peur. Je vous aime et jamais je ne mettrais en danger la Meute, Falkor est... Il n'est pas comme ses parents. Je le connais depuis que j'ai enquêté pour savoir ce qui arrivait à papa. Je me suis servie de lui pour avoir des infos mais peu à peu, je me suis mise à l'apprécier et à le considérer comme un ami.

Toujours aucun regard. "Pour tout te dire, je ne me suis rendue compte de mes sentiments pour lui qu'hier... Maman je ne veux faire de mal à personne, surtout pas à vous. Mais je suis aussi amoureuse de lui, et c'est lui que j'ai choisi." Ma mère soupire. Enfin une réaction de sa part... - Tu ne changeras pas d'avis hein ?

Je secoue la tête.

- Non. - Tu aurais du nous prévenir avant ma grande... - Je sais maman et je suis vraiment désolée. - Je te pardonne mais laisse-moi du temps pour digérer ça... Ca réveille en moi de douloureux souvenirs. - D'accord, merci maman.

Je m'approche d'elle pour lui faire un câlin. Elle glisse un bras autour de ma taille, puis me libère au bout de quelques secondes. - Bon, je vais aller jardiner un peu. Va te recoucher, tu as une tête horrible ! Je souris. - Ok, j'y vais. Je suis soulagée d'avoir tout dit à ma mère et je suis sûre qu'avec du temps, elle acceptera Falkor.

___

~ TALA ~

- Allo ? - Je suis Tala Wolf et je veux vous parler. - ... D'accord. Où dois-je vous retrouver ?

♦♦♦

- Je ne pensais pas revenir ici un jour... Ca remue tellement de choses... - Je sais ma chérie, je ressens la même chose. Pourquoi as-tu choisi ce lieu de rendez-vous ? - Je ne sais pas... Ca m'a semblé le meilleur endroit pour discuter. Une grande partie de notre vie s'est jouée ici, et une autre grande partie va se jouer aujourd'hui. - Oui c'est vrai.

- Le voilà... - Madame, monsieur.

- Tu es venu seul ? On peut te faire confiance ? - Oui Monsieur Wolf.

- Sais-tu où nous sommes ? - Je crois, madame. C'est ici qu'à eu lieu l'affrontement n'est-ce pas ? - Oui. C'est ici que tes parents nous ont attaqués nous, mais aussi Naïla, alors qu'elle n'était qu'une ado. Tu comprends donc pourquoi nous voyons d'un très mauvais oeil votre relation ? - Comment pourrions nous te faire confiance après ce qui s'est passé ?! - D'abord, je tiens à vous dire que la perte de mon père a été douloureuse. Je n'étais pas au courant de ses intentions, ou plutôt si, mais il m'avait dit qu'ils s'attaquaient à des Meutes sauvages et je l'ai cru, naïf que j'étais... Je ne savais pas qu'il s'en prendrait à vous, à Naïla... Alors oui ça a été douloureux, mais vous avez bien fait. Et Naïla, je suis fou amoureux d'elle depuis toujours. Je l'aime plus que ma propre vie et je suis prêt à faire n'importe quoi pour elle, pour que vous ayez confiance en moi et pour vous prouver ma sincérité.

- Sache qu'on aura un oeil sur toi. Toute la meute aura un oeil sur toi, et crois-moi, si l'un d'entre nous voit ne serait-ce qu'une chose suspecte qui mettrait la Meute en danger, tu n'auras pas le temps de fuir parce qu'on t'auras déjà mis en pièces.

- Et si tu mets notre Alpha en danger, c'est moi-même qui t'éliminerais. - D'accord. Comme je vous l'ai dit, je ferais n'importe quoi pour que vous ayez confiance en moi. - Parfait.

___

~ NAÏLA ~

En sortant de ma chambre plus tôt, après avoir réussi à me rendormir, j'ai croisé maman et papa qui s'apprêtaient à sortir. - Vous sortez ? - Oui, on va aller se promener un peu et discuter. Ca m'avait paru louche mais je n'avais pas insisté. Il était maintenant presque 18h et ils n'étaient toujours pas là. Pas étonnant qu'ils s'inquiétaient la veille de ne pas me voir donner signe de vie ! - Bonsoir ! dit soudain ma mère en franchissant la porte, suivi par mon père. - Vous avez fait une belle balade ?

L'expression de leur visage est suspecte. C'est mon père qui ouvre la bouche en premier : - En faite, on a discuté avec Falkor. Si je m'attendais à ça ! - Avec Falkor ?! Mais comment... - C'est moi qui l'a contacté, dit ma mère. J'ai trouvé son numéro dans ton téléphone. Désolé d'avoir fouillé mais je voulais parler avec lui. Bon, je ne suis pas trop contente que ma mère a fouillé dans mes affaires mais passons. - Et ça s'est passé comment ? Mes parents se regarde,avant de sourire : - Je pense qu'on lui a bien fichu la trouille !

- Maman ! - Roooh ça va, vous pouvez batifoler ensemble, mais on l'aura à l'oeil ! Je n'en crois pas mes yeux, ni mes oreilles. - Quoi ? C'est vrai vous êtes... ? - Ton bonheur passe avant tout, et si tu as confiance en lui et que tu l'as choisi, alors nous respectons ta décision et te faisons confiance. Je me jette dans leurs bras, trop heureuse qu'ils acceptent de donner une chance à Falkor. - Merci merci merci ! Je vous aime.

Depuis ce jour, Falkor et moi passons tout notre temps ensemble. Je l'ai présenté aux autres membres de la Meute, ainsi qu'Andy, qui n'avait encore jamais rencontré mes cousins.

Bien que leurs visages se soient un peu crispés au début en voyant une humaine et le fils des Barawa parmi eux, ils les ont vite acceptés. Falkor a tout avoué sur sa vraie nature à Andy durant le dîner. - J'en reviens pas ! J'ai deux potes et tous les deux sont des Loups-Garous ! Et ils sortent ensemble ! Y'a combien de nana qui peuvent en dire autant ?! "Pas beaucoup je pense..." Je me dis. Il ne manque que mon cousin Paco, qui n'avait pas pu se libérer pour le dîner. Il parait qu'il est maintenant ado et que c'est tout le portrait de mon oncle Hati.

Mon frère nous annonce qu'il sort avec la fille de Diane, Cléopâtra. Andy en a presque recraché son jus de fruits.

- Bravo frérot t'es un vrai tombeur !

Quand maman va apprendre ça...

Mais finalement, elle ne l'a pas mal pris. Elle a même invité Cléo à venir plus souvent à la maison.

Je ne peux pas en dire autant d'Andy qui n'a pas l'air enchantée de la voir chez nous.

Qu'est-ce qui lui prend ? Je pensais qu'elle voyait mon frère comme un ami, ou un petit frère et pas... Non ! Elle ne serait pas... ? Va falloir qu'on discute, elle et moi !