43. Remise En Forme

Les jours qui suivent, j'ai beaucoup de mal à tenir debout. Mais il fallait que je prenne un bain pour enlever toute la poussière et le sang, alors Loki m'aide à aller jusqu'à la salle de bain. Pour le reste, je me débrouille seule.

Ca fait tellement du bien, même si certaines plaies sont encore douloureuses. Je suis toujours fébrile alors je me contente de jouer sur l'ordinateur pour m'occuper.

Pendant ce temps là, mon homme et les enfants s'occupent des tâches quotidiennes.

Au bout d'une semaine j'arrive à marcher à peu près normalement. Du coup, je force tout ce petit monde à reprendre l'école et le boulot. Ils ne veulent pas me laisser seule à la maison mais ils finissent par céder, à condition que mes frères ou mes belles-soeurs soient présents pendant leur absence. Pire que du babysitting... C'est comme ça que je me retrouve à manger des macaronis en compagnie de Sköll, Hati, Mél et Tally.

Comme toujours Hati et moi nous nous taquinons. - Je t'ai déjà dit que t'étais un vieux croulant ? - Bah toi tu ressembles à la fiancée de Chucky. Je fais semblant d'être blessée par ses propos et il tombe dans le panneau. - Désolé soeurette, j'aurais pas du...

Aussitôt, je lui adresse un large sourire. - Traitresse ! Tu feras moins ta maline tout à l'heure quand tu devras nager.

Mon sourire s'efface. - Quoi ? Tu plaisantes j'suis pas prête !

- Bien sûr que si tu l'es, la natation c'est ce qui a de mieux pour faire travailler tes muscles. - Il a pas tort renchérit Sköll. - Merci de ton soutien ! - Oh justement voilà mes complices, s'écrie Hati, en voyant Naïla et Fenrir à la porte. Allez les gosses, en maillot de bain ! - Ouaiii trop bien ! s'exclame Fenrir en courant dans sa chambre. - Tout d'suite tonton. Allez maman toi aussi ! Ajoute Naïla. Après ça c'est moi la traitresse hein...

J'obéis malgré tout mais arrivée au bord de la piscine, je n'en mène pas large. - Allez m'man tu vas y arriver ! m'encourage mon fils. Je prends mon courage et engage un pied, puis l'autre, et j'avance vers hati. La sensation est étrange, moi qui avait l'habitude de faire tout ce qui était physique avec une grande facilité jusque-ici, j'ai tout à coup la sensation d'être une gamine apprenant à nager... Alors que je sais déjà nager ! Je ne suis pas du tout à l'aise.

Pendant que les enfants s'amusent, je fais quelques brasses, Hati me suivant à la trace. C'est bon je vais pas couler quand même... Si ?

Finalement, c'était plus dans ma tête que j'étais bloquée parce que mon corps lui, répond parfaitement et je n'ai pas mal.

Soudain, Hati crie : - Hey les enfants votre mère veut qu'on fasse une course ! - Quoi ??! Mais non j'ai pas... - Le dernier arrivé et un lama séché !

- Attends Fenrir tu triches là on est même pas prêt s'exclame Naïla. Tous en ligne !

- J'fais le compte à rebours ! dit Hati. Prêt ? 321 partez ! - Tricheur ! Je crie, en m'élançant sans trop forcer.

Naïla rattrape son oncle et remporte notre petite course. je ne peux pas m'empêcher de rire en voyant la mine de chien battu de Fenrir. - Tu gagneras la prochaine fois mon chéri. Fini de jouer les enfants, c'est l'heure des devoirs maintenant.

- Allez viens frérot on va s'installer au bord de la piscine propose Naïla. - Moi j'vais rentrer chez moi, les gosses doivent se demander où on est dit Hati. A plus dans l'bus ! "Bye tonton ! " s'exclament en choeur mes enfants. - Hati ? Merci pour tout. Il me fait un clin d'oeil et sourit, avant de partir. Comme prévu, les enfants font leurs devoirs au bord de la piscine pendant que je continue à faire quelques brasses.

Loki me manque. J'aimerais tellement aimé qu'il soit là avec nous, mais il fallait bien payer les factures et donc, travailler... Heureusement que mes congés sont payés. En parlant de mon homme, il essaye de rattraper le temps perdu en passant le plus de temps possible avec les enfants dès qu'il est à la maison. Ce même jour en rentrant du travail, il s'installe devant un film avec Fenrir, Naïla les rejoint peu de temps après.

- Vous regardez quoi ? - Chuuut ! s'exclame son frère. C'est le meilleur moment !

Je chéris ces instants encore plus qu'avant. La vie est tellement courte...

♦♦♦

Les semaines qui suivent, je ne me repose pas sur mes lauriers et je donne tout. Loki a aménagé une petite pièce pour que je puisse me mettre au yoga. Relaxation et effort physique sont toujours au rendez-vous !

Je tape dans le sac de boxe pratiquement tous les jours, souvent en compagnie de Fenrir qui s'amuse dans le jardin.

Chaque fin de séance, j'ai le droit à une petite glace préparée par ma fille.

Ce jour-la, Loki rentre plus tôt du travail. Dès qu'il me voit il dévore des yeux et m'embrasse fougueusement, sous le regard amusés des enfants qui font leurs devoirs.

Et comme tout les jours depuis qu'il a repris le travail, il me demande : - Comment vont tes blessures ? - Je n'ai plus rien mon loulou, quand vas-tu arrêter de t'inquiéter ? - Probablement jamais, il répond, avec ce sourire en coin qui me fait craquer à chaque fois.

Je regarde vers la terrasse et comme je constate que les enfants nous ont laissé seuls, je minaude : - J'ai une idée qui pourrait te convaincre que je suis complètement guérie.

Mon Loki voit tout de suite de quoi je parle.

C'est ainsi qu'on s'est approprié le jacuzzi le temps d'une soirée.

Au final, il a été convaincu par mes arguments.

♦♦♦

Aujourd'hui on a un du onde à la maison. Kitaï nous rend visite et Fenrir a ramené une copine à la maison. Son visage me parait familier et tout s'explique quand je lui demande comment elle s'appelle.

Cléopâtra Eyth.

Diane avait donc eu une fille ?! Mince, ça fait tellement longtemps que je l'ai pas vu... Il faudra qu'on s'organise un truc ! D'ailleurs je n'ai toujours pas vu le fils d'Hati... Je laisse les enfants devant la télé pour aller voir ma fille. Nous n'avions pas eu l'occasion de parler sérieusement entre mère et fille depuis qu'elle m'avait trouvé. - J'peux entrer ? Je demande, en passant ma tête dans sa chambre. - Bien sûr maman vient ! Je m'assois à côté d'elle et j'entame la conversation. - Je tenais à te dire que j'étais très fière de toi Naïla ! Tu as été plus que courageuse durant notre confrontation avec les Barawa, et plus encore quand tu t'es occupée de ton frère et de ton père. Sans compter les recherches que tu as mené quand tu étais enfant. Et que dire de ton comportement quand tu m'as trouvé aux falaises. Tu as... - ... Arrête maman ou j'vais vraiment plus savoir où me mettre ! Elle me coupe, gênée et rouge comme une pivoine. Tu as subi bien des choses aussi et à ma place, tu aurais fait pareil pour nous. Tu es une grande Alpha maman. Et il n'y a pas que moi qui le pense j'en suis certaine.

Ses mots me touchent profondément. - Tu feras une très grande Alpha toi aussi. Ton père et moi, pensons que tu es prête à prendre la succession. Elle ouvre de grands yeux paniquée. - Quoi ?! Mais non maman je suis pas prête ! Et puis j'veux pas faire des bébés maintenant et ... C'est plus fort que moi, j'éclate de rire. - Je ne te parles pas de faire des bébés ma chérie, je parle de ta maturité, de ton intelligence et de ton esprit d'initiative. Et nous n'allons pas faire la cérémonie de passation de pouvoir demain t'en fais pas ! Je te dit juste qu'à mes yeux et à ceux de ton père, tu es prête à assumer le rôle d'Alpha. - Laisse moi me faire à l'idée maman, je viens à peine de commencer vraiment le lycée et j'aimerais vivre cette période le plus normalement possible.

C'est à ce moment précis que je me rend compte qu'il y a quelque chose de différent chez Naïla. Il y a comme de la tristesse dans ses yeux et... Un manque d'insouciance que la plupart des ados ont dans le regard. Avec ce qu'elle a vécu, c'est logique, mais ça ne me plait pas du tout. Il est loin le temps où elle mettait du dentifrice dans le lave-vaisselle punaise... Il faudra que je surveille ça de près. "Ne t'inquiète pas, tu as encore le temps . Je ne suis pas pressée non plus de voir mon premier bébé grandir " je la taquine pour détendre l'atmosphère, ce qui fonctionne. "Allez viens là que j'te fasse un câlin."

Nous nous levons et lorsque ses bras s'enroulent autour de mon cou, je chuchote à son oreille : "Si tu as besoin de parler, je suis là."