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103. Journée Entre Filles

Dernière mise à jour : 28 mai 2023

Tatie Dakota, Jacklyn, Uma et moi sommes attablées dans un restaurant de Magnolia Promenade afin de prendre notre petit-déjeuner. Ce petit moment entre filles n’est pas seulement une occasion de nous retrouver sans les hommes, c’est aussi le jour où je dois choisir ma robe de mariée. J’avais rendez-vous chez « LaDentelle » plus tard dans la journée et j’avais demandé à ma belle-sœur, ma tante et ma cousine de m’accompagner pour avoir leurs avis.



J’avais également invité Andy mais je n’avais reçu aucune réponse de sa part. Son silence commence vraiment à m’inquiéter, ainsi que Chogan, qui a prévenu que s’il n’avait pas de nouvelle d’ici quelques jours, il se rendrai à San Myshuno.

– Ton idée de livre sur les Loups-Garous est absolument géniale ! S’exclame ma tante.

- Chogan et moi étions aussi enthousiastes que toi quand Séléné nous en a parlé.

- Est-ce que tu vas aussi faire des recherches sur les pouvoirs des Loups-Garous ? Ca serait trop génial de découvrir qu’on a des supers pouvoirs ! On pourrait s’en servir pour aider les gens, et…

- ... Ma chérie, on est loin d’être des super-héros.



- Peut-être, mais son idée est loin d’être mauvaise tatie… Prenons exemple sur maman, papa ou même papy Jacy, ils avaient tous des dons exceptionnels. Ca pourrait être intéressant de répertorier les capacités des Loups-Garous.

- Je trouve aussi. Je suis certaine que ça pourrait nous aider d’une façon ou d’une autre.

Je suis d’accord avec Jacklyn. A la mort de mes parents, j’aurais aimé avoir un livre ou quelque chose pour m’aider à découvrir qui j’étais et ce dont j’étais capable, même si ma Meute et mes amis ont toujours été là pour moi, ce dont je leur serais éternellement reconnaissante.



- Vous avez peut-être raison.

- Ah ! Tu vois que mes idées sont pas toutes pourries !

- Ce n’est pas pour autant que j’ai changé d’avis à propos de ton piercing à la langue. C’est toujours non.

- Pff… Vous êtes pas drôles toi et papa.



- Au bout d’un mois tu vas nous annoncer que tu l’as enlevé parce que « ce n’est plus tendance ». Tu fais ça à chaque fois.

- C’est faux !

Je me retiens de rire devant l’air offusqué de ma cousine, et je me rend compte en regardant du côté de Jacklyn que c’est pareil pour elle.



- Tu pourrais prendre ma défense Séléné, c'est toi l'Alpha après tout, en plus d'être ma cousine préférée.

- Je suis ta seule cousine Uma je réponds en souriant. Tatie Dakota est ta maman et je ne me permettrais jamais de lui dire comment élever ses enfants. Un Alpha est là pour guider ses loups, prendre soin d’eux et tout faire pour les protéger en cas de danger. Tu comprends ?

- Mouais, pas besoin de me parler comme si j’étais un bébé… Bougonne ma cousine.

- J’en déduis donc que tu boudes au point de refuser d’être la demoiselle d’honneur de ta cousine préférée le jour de son mariage ?



Uma reste sans voix durant quelques secondes. J’en profite pour jeter un coup d’oeil à ma tante qui regarde sa fille avec tendresse. Elle était au courant de mon souhait. Emue aux larmes quand je lui en avais parlé, elle m’avait serré dans ses bras tout en me promettant de ne rien dire à Uma.

- T’es sérieuse ?! Tu veux que je sois ta demoiselle d’honneur ?



- Oui, ça me ferait vraiment plaisir.

- T’es la meilleure cousine du monde ! S’exclame tout à coup Uma en se jetant à mon cou. Tu verras je vais assurer comme une pro !

- Ah ça je n’en doute pas.

- Par contre les talons aiguilles c’est obligé ? Non parce que les échasses merci bien ! J’ai pas envie de me tordre la cheville et de me payer la honte de ma vie.



- Non ne t’en fais pas, tu peux mettre des chaussures plates. Je ne voudrais pas qu’un tel drame arrive.

- Ca tombe bien, j’ai justement une paire de Converse absolument magnifique et…

- Une demoiselle d’honneur avec des Converse ? S’écrie ma tante, horrifiée.

- Mais on les verra même pas sous ma robe.

- J’adore les Converse Uma, mais je préférerais quelque chose de plus… Habillée tu vois.



- Hmm… Des Van’s ça irait ?

Tatie Dakota lève les yeux au ciel en soupirant, tandis que Jacklyn éclate de rire.

___

L’estomac plein, nous nous dirigeons vers la boutique de tenues de mariés. Mon rythme cardiaque s’accélère lorsque nous nous trouvons devant la vitrine de la boutique.

- Ca va ma puce ? Tu as l’air tendu, remarque ma tante.

- Oui oui ça va, c’est juste que je suis un peu stressée…



- Dis-toi que c’est une virée shopping entre filles tout à fait normale, tente de me rassurer Jacklyn.

- En plus, on m’a dit que Charlène est une femme absolument adorable.

- Mais oui Séléné t’inquiète ! Et puis t’as vu ces robes ?! Je serais prête à épouser le premier gars que je croise rien que pour porter cette merveille !

- C’est ridicule d’être stressée pour une robe pas vrai ?

- Pas du tout. C’est normal de vouloir que tout soit parfait pour le grand jour. Et puis ta grossesse te rend plus sensible.

- Moi aussi j’étais stressée tu te souviens ? Et je n’étais même pas enceinte !



- Pas durant les essayages.

- Chacun réagit à sa façon face aux évènements. Certains sont excités comme des puces alors que d’autres sont à deux doigts de s’arracher les cheveux. Peut-être que tu es stressée aujourd’hui et que le jour J, tu seras parfaitement détendue.

- Et même si tu portais un sac poubelle Julian te trouverais parfaite.

- Uma… Soupire ma tante.

- Bah quoi ?! C’est vrai, il est carrément dingue de Séléné.



- Et puis tu as fais face à des situations bien pire et ce, sans trembler. Alors essayer des robes devrait être largement dans tes cordes !

- C’est vrai vous avez raison.

Je prend une grande inspiration pour retrouver mon calme.

- Bon, allons faire la connaissance de Charlène et trouver la robe de mes rêves.



___


- Tu es canon dans cette robe ! Me complimente Uma.

- Cette robe met parfaitement ta silhouette en valeur ma jolie.

- Je ne sais pas… Je ne suis pas à l’aise. J’ai l’impression que mes seins vont se faire la malle d’une minute à l’autre, j’avoue, un peu gênée.



Tatie Dakota ne m’avait pas menti sur Charlène : cette femme est absolument adorable.

En pénétrant dans sa boutique, je m’étais attendue à mettre les pieds dans un endroit chic mais dépourvu d’âme, un peu comme certaines grandes maisons de couture, mais ce ne fut pas du tout le cas lorsque j’ai poussé la porte de « LaDentelle ». La boutique était à l’image de sa propriétaire : chic et chaleureuse. A peine la porte s’était refermée derrière nous qu’une femme à la démarche assurée nous avait accueilli, un grand sourire aux lèvres :

- Bonjour mesdames ! Je vous souhaite la bienvenue chez « LaDentelle ». Je suis Charlène Ladentelle, la propriétaire, et vous, vous devez être Séléné Wolf, la future mariée.



Elle m’avait brièvement enlacée, me prenant par surprise.

- Euh oui c’est bien moi. Voici ma tante Dakota, sa fille Uma et ma belle-sœur Jacklyn.

- Je suis ravie de vous rencontrer mes jolies !

Chacune de mes accompagnatrices avait eu droit au même accueil que moi.

- Nous de même madame, dit ma belle-sœur.

- Oh non, pas de madame avec moi, j’ai horreur de ça ! Appelez-moi Charlène.

- Ah vous, je vous aime bien !

- Uma, voyons ! Avait rouspeté ma tante.



- Laissez, Miss Dakota ! J’aime l’énergie que vous dégagez Miss Uma, elle avait ajouté ensuite en se tournant vers ma cousine. Je cherche justement des filles avec une personnalité forte et un style unique pour un projet spécial. Vous seriez parfaite ma belle.

- Oh… Euh... Je ne sais pas... Avait répondu Uma en se tournant vers sa mère, les joues légèrement rosées.

J’avais réprimé un sourire. Rare était ceux qui réussissait à faire rougir ma cousine.

D’ailleurs je ne me souvenais pas l’avoir vu aussi timide face à un compliment.



- On en discutera plus tard avec ta maman si elle est d’accord. Aujourd’hui la star c’est votre cousine. Suivez-moi mesdames !

Ni une ni deux, Charlène nous avait fait visiter sa boutique afin de nous présenter ses créations, tout en nous racontant comment son arrière grand-mère, la célèbre Agnès Ladentelle, avait décidé de se lancer dans le monde des affaires, et notamment celui de la mode.

- Mon arrière grand-mère en avait assez des gens qui ne respectaient plus aucune tradition et qui, je cite : « s’exhibaient », sans aucune pudeur. Elle était très puritaine et n’avait pas peur d’exprimer sa façon de pensée quand quelque chose lui déplaisait. Il lui ait même déjà arrivé de donner des coups de sac à main à des gens qui s’embrassaient dans la rue, c’est dire !



"A sa façon, elle a décidé de renouer avec les traditions. Comme elle était riche, elle a investi son argent dans différents domaines, dont celui du prêt-à-porter. Elle a d’ailleurs dessiné elle-même ses premières robes et costumes. Malgré la mauvaise réputation de sa fondatrice, la marque « LaDentelle » a su s’imposer dans le monde du mariage. Ils nous arrivent même parfois d’habiller des personnalités royales ! Avait-elle annoncer fièrement.

Charlène avait repris l’affaire familiale quand sa mère est tombée gravement malade.

"Au fil du temps, ma grand-mère et ma mère ont perpétué la tradition tout en s’adaptant aux nouvelles tendances. J’en fais de même depuis que je suis à la tête de l’entreprise. Je ne voudrais pas que mon arrière grand-mère reviennent d’entre les morts pour me donner un coup de sac sur la tête parce que je ne respecte pas ses désirs ! " S’était-elle esclaffée.



Après avoir sélectionné plusieurs robes et chaussures, elle nous avait emmené à l’étage où se trouvait la pièce réservée aux essayages. Tout comme le rez-de-chaussée, l’étage était chaleureux et convivial. J’avais déjà essayé trois autres robes et pour être tout à fait honnête, je commençais à perdre patience.

- Si tu ne te sens pas à l’aise, c’est que ce n’est pas LA robe. Ne désespère pas ma jolie, je suis convaincue que la suivante sera la bonne.



Charlène nous a immédiatement mise à l’aise, nous proposant un café ou un thé tout en nous posant des questions sur nous et plus particulièrement sur mon couple avec Julian et sur notre futur mariage, pour avoir un aperçu de ce qui pourrait me plaire. Elle avait été complètement sous le charme de la démarche de mon compagnon de traverser l’océan pour me retrouver. Elle nous a également parler de sa famille : son mari Antoine est avocat et

ensemble, ils ont eu deux enfants. Sa fille Nicole va au lycée et vient souvent au magasin pour aider sa mère. Son fils Marc va à l’école primaire.

Nous avons fait connaissance avec Charlène seulement aujourd’hui, mais une certaine complicité s’est déjà installée avec la propriétaire des lieux.

- Pour mon mariage, j’ai du essayer au moins une dizaine de robes avant de trouver mon bonheur.

- Une dizaine ?!! S’exclame Uma, surprise. Mais t’es pire que moi quand je dois choisir ma tenue au matin maman !



- Une petite fille de riche m’a déjà fait enlever quasiment toutes les robes de leurs cintres afin de les essayer, pour finalement m’annoncer qu’aucune d’entre elles n’étaient assez bien pour elle et que je devrais songer à virer mes employés.

- Wouah la garce !

- Qu’est-ce tu lui as répondu ?

- Je lui ai dit qu’aucune robe ne pourrait mettre en valeur des fesses aussi surdimensionnées que son ego.



Nous éclatons de rire.

- Que l’on n'aime pas mes créations je peux l’accepter, mais dénigrer le travail de mes employés, je ne le cautionnerais jamais.

- Tu as eu raison de la rembarrer, cette fille ne mérite pas de porter tes créations.

- C’est clair !

- Fort heureusement, cela arrive rarement. Et voilà ma jolie, ajoute Charlène en ajustant la robe que j’ai enfilé. Qu’en dites-vous mesdames ?

Lorsque je passe devant le paravent, Jacklyn, Uma et tatie Dakota ouvrent de grands yeux en me voyant.

- Oh mon Dieu !

- Wouah !

- Magnifique !



- Je suis d’accord avec vous. Sincèrement Séléné, si ce n’est pas LA robe, je démissionne dans la seconde !

Je m’avance vers les miroirs et me fige lorsque je vois mon reflet.

- Je… je me contente de dire.

Ebahie, je tourne légèrement sur moi-même pour admirer la robe sous tous les angles.

- Séléné est sans voix ! Rit ma cousine.

- J‘avoue, je ne sais pas quoi dire… Je ne me suis jamais sentie aussi jolie. La robe est tellement belle ! Toutes ces petites fleurs en dentelles...



- Même les manches sont en dentelles, s’extasie ma tante. Cette robe a du demander des heures de travail.

Charlène confirme les propos de ma tante.

- Les manches sont fragiles mais elles permettent une grande liberté de mouvement. Malgré tout, cela reste de la dentelle.

- J’en prendrais soin, je m’en voudrais d’abîmer une si belle robe.

- J’en déduis donc que tu as fais ton choix ma jolie ?

- Oh oui j’affirme, un grand sourire aux lèvres.

- Parfait ! Dans ce cas, on va faire quelques retouches pour que tu sois parfaite le jour de tes noces.



Charlène se met immédiatement au travail et nous passons un agréable moment à discuter et rire avec elle. Malgré la légèreté du moment, elle est très professionnelle et ne loupe aucun détail.

Cependant, je ne peux m’empêcher de penser à maman. J’aurais tellement voulu qu’elle soit là avec nous pour cette journée spéciale… Elle aurait adoré Charlène j’en suis certaine.

Alors que la tristesse me gagne peu à peu, je sens un léger courant d’air qui me fait frissonner. L’air de la pièce se refroidit et je sens quelques chose de froid sur ma joue qui me fait sursauter.



- Brr c’est moi où il fait froid tout à coup ? S’exclame Charlène en se frottant les bras.

Dans le miroir, je croise le regard triste de tatie Dakota. Elle aussi a senti sa présence. Je tend la main vers elle.

- Tu as raison Charlène, mais ça fait du bien. Je me sens mieux.



Ma tante me rejoint et je lui murmure à l’oreille :

- Ne sois pas triste tatie, maman ne veut pas qu’on le soit.

- Comment le sais-tu ?

- Parce qu’elle me l’a fait comprendre.

Je serre ma tante contre moi pour la réconforter. Je la sens frissonner quand le froid nous

enveloppe, mais elle fini par se détendre dans mes bras.

Dans nos bras.



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