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102. Projets d'Avenir

Dernière mise à jour : 28 mai 2023

L’annonce de mes fiançailles avec Julian a été accueillie avec beaucoup de joies et d’émotions de la part de mes proches. Tous nous ont félicité chaleureusement en nous souhaitant tout le bonheur du monde car d’après eux, nous le méritions. Il est vrai que le passé ne nous avait pas gâté mon compagnon et moi mais nous avons confiance en l’avenir.


Les jours qui ont suivi cette annonce ont été plus ou moins mouvementées mais pour le meilleur. Il y a d’abord eu l’ouverture de l’exposition florale dont Julian s’est occupé, et sans surprise ce fut un grand succès ! Tous n’ont pas tari d’éloges envers mon compagnon et « ses petits bébés » comme il surnomme affectueusement ses plantes. Un journaliste est même venu l’interviewer afin de mettre en avant son travail. Une fois que sa présence au jardin botanique n’a plus été plus indispensable, j’ai demandé à Julian d’emménager avec moi à Willow Creek. Cela faisait plusieurs semaines que j’y pensais mais j’attendais qu’il ait terminé à Oasis Springs pour ne pas perturber son travail. Il a accepté, avec ce sourire qu’il ne réserve qu’à moi et qui fait chavirer mon coeur à tous les coups. Afin de lui permettre de travailler à domicile, nous avons construit une petite serre où nous avons installé tout son matériel de jardinage et son matériel scientifique. Julian a même pensé à moi en me proposant de mettre un bureau pour que je puisse travailler sur mon livre à ses côtés si j’en ai envie.

En plus d’écrire, je compte bien apprendre à connaître le noms des plantes et leurs bienfaits à ses côtés. Mes ancêtres ont toujours eu la main verte et j’aimerai suivre leurs traces, et peut-être même apprendre l’herboristerie comme tatie Dakota. En somme, j’ai plein de projets pour l’avenir, en plus de notre mariage, et il me tarde de m’y atteler !



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Alors que Julian et moi nous apprêtons à aller nous coucher, un fantôme apparaît subitement. Mais ce n’est pas n’importe lequel.

- Papa ! Je me précipite vers lui et me jette dans ses bras grands ouverts. - Bonsoir ma puce. Je suis si content de te revoir ! - Moi aussi, ça fait tellement longtemps !

- On n’est jamais loin tu sais. Avec ta mère, on veille sur vous et on suit votre évolution. D’ailleurs, tu n’as pas quelqu’un à me présenter ?! Je souris et me tourne vers Julian qui était resté en retrait jusque là, les yeux comme des soucoupes. - Papa, je te présente Julian Bencomo, mon fiancé. Julian, voici Jacy Wolf, mon papa adoré. - Ben ça alors ! Vous êtes… - Un fantôme, ouep ! Et toi, tu es celui qui a volé le coeur de ma fille sans ma permission.

Je fais les gros yeux à mon père en voyant Julian pâlir. - Papa ! - Quoi ?! Ne me regarde pas comme ça ! - Je suis désolé monsieur Wolf, je ne savais pas que… Vous respectiez cette tradition...

Je me retiens de rire et jette un regard vers mon père. Il éclate de rire. - Hahaha je te fais marcher Julian ! Ce dernier se détend instantanément. - Vous m’avez bien eu monsieur Wolf. - Tu sais maintenant de qui Chogan tient, je dis en levant les yeux au ciel. - Bon sinon plus sérieusement, ta mère et moi sommes très heureux pour vos fiançailles. Ma petite fille a fait le bon choix avec toi Julian, nous savons que tu la rendra heureuse. - Je ferais tout pour en tout cas, assure mon compagnon en me regardant.

Mon père s’approche de Julian et lui donne une accolade virile. - Bienvenue dans la Meute, fiston. - Merci monsieur Wolf. - Tu peux m'appeler Jacy. C’est ensuite mon tour d’être dans les bras de mon père. - Bon, je vais aller voir ton frère et Jacklyn pour les féliciter aussi. Sans oublier mon petit-fils qui doit dormir à cette heure-ci.

Il ne peut pas rester longtemps dans notre Monde alors je me contente d’acquiescer sans en demander davantage. Je sais que sa présence est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Ces petits instants où je peux lui parler, le « toucher », me comble de bonheur. J’ai fini par accepter la situation, maintenant je vois ces apparitions fugaces de mes parents comme une chance et non plus comme un rappel de mes erreurs.



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Les travaux de construction ont débuté chez Hota et comme promis, nous mettons la main à la pâte. Il ne manquait que Andy, mais mon frère m’avait prévenu que la situation était tendue du côté des Vampires et qu'elle préférait faire profil bas quelque temps. Malgré un temps nuageux, tout le monde est ravi de participer et l’ambiance est très conviviale sur le chantier.

Nul doute qu’avec toute cette bonne volonté et cette main d’oeuvre, la maison sera terminée en un rien de temps ! - Hey Séléné, tu peux me passer cette planche s’il te plaît ? Me demande Darren. - Bien sûr !

Le petit-fils d’Hota est perché au premier étage de la maison tandis que je suis sur la terre ferme. Je ramasse la planche en question et me met sur la pointe pour la lui tendre. Avec la force qui nous caractérise, nous les Loups-Garous, des planches en bois ne pèse rien. - Merci ! Les coups de marteau m’accompagne jusqu’à ce que je rejoigne Hota. - Alors, tu es content de tes ouvriers ?

- Ils ne sont pas mauvais du tout, je songe même à les embaucher à temps plein. Je ris avec Hota. - Surtout ton homme, il se débrouille bien.

Mon homme, comme il le dit si bien, était en train de boire de l’eau. Il ne ménage pas ses efforts depuis qu’il est là et même s’il n’a pas notre force, il a cette volonté qui l’accompagne dans tout ce qu’il fait. - Il est volontaire, et il a appris à se débrouiller seul très tôt. - Un peu comme toi. - Oui. Mais il n’a pas eu la chance d’avoir des gens qui l’aimaient autour de lui, contrairement à moi.

Hota hoche la tête. - Vous vous êtes bien trouvé tous les deux, je suis content pour toi. - Merci Hota. J’aurais pu lui parler de ce que l’on ressent l’un pour l’autre Julian et moi, ce besoin quasi irrésistible d'avoir un contact physique, mais je m’abstiens. Ce n’est pas le bon moment. Je me contente donc d’ajouter : - Bon, il est temps que je me remette au travail. - Moi aussi ! Tu veux bien m’aider à porter ça là-bas ? Alors que j’aide Hota à transporter une large plaque de tôle, je suis prise de vertiges. La plaque m’échappe des mains quand je tombe à genoux.

- Séléné ! Séléné, ça va ? Demande mon ami, inquiet. - Ca va… Ca va passer… C’est juste des vertiges. - Ca t’es déjà arrivée ? - Oui souvent… Ces derniers temps.


- Ma Luvia ? Qu’est-ce que tu as ?! Certainement alerté par le bruit de la chute de la plaque, Julian nous avait rejoint ainsi que tatie Dakota. C’est Hota qui répond : - Elle a des vertiges et apparemment, ce n’est pas la première fois. - Quoi ?! Mais… Pourquoi tu ne m’a rien dit Séléné ? - Je ne voulais pas t’inquiéter…

Ma tante me tend une bouteille et me demande : - Est-ce que tu as eu des nausées ? - Oui. - Et est-ce que tu as un retard de règles ? - Euh… Maintenant que tu le dis… Oui j’ai du retard. - Qu’est-ce qu'elle a Dakota ? Demande Hota. - Raah les hommes… Notre Séléné va avoir un bébé c'est évident !

Je relève la tête un peu trop brusquement, ce qui fait de nouveau tout tourner autour de moi. Un bébé... Hota et tatie Dakota sourient, tout comme Julian qui me regarde comme si j’étais devenue la 8ème merveille du monde.

Après s’être assurée que j'allais mieux, ma tante et Hota nous laissent seuls mon compagnon et moi. Un bébé… Avec Julian… Je ne veux pas me réjouir avant d’en être sûre mais je serais tellement heureuse si un petit être grandissait en moi à cet instant. Instinctivement, je pose une main sur mon ventre, ce qui n’échappe pas à mon compagnon. Il pose la sienne sur la mienne. - Tu crois que c’est vrai ? Qu’on va avoir un bébé ? Il me regarde, plein d’espoir. - Je ne veux pas trop m’avancer, mais je pense que ma tante a raison.

- Qu’est-ce qu’on attend pour en être certain ? Je souris. - On dirait que tu es impatient, je le taquine.

- Oh que oui je le suis ! J’ai très envie de voir ton ventre s’arrondir au fil des mois et de sentir ce petit être quand je poserais mes mains dessus. Touchée par la tendresse de son aveu, je caresse sa joue. - Moi aussi j’en ai envie.

Pour éviter un nouveau malaise, je rentre à la maison avec Julian pour me reposer. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à une pharmacie pour acheter un test de grossesse. Pour plus d’efficacité, le pharmacien m’a conseillé de le faire le matin. Nous n’avons plus que quelques heures à patienter.



___



- Alors ? Me demande Julian pour la énième fois. - Encore une minute. - Arrête de t’agiter comme ça Julian, tu rends Séléné encore plus nerveuse, le sermonne Jacklyn en souriant.

Nous nous sommes levés tôt mon compagnon et moi, trop agités pour rester au lit à cogiter, avant d'être rejoint par Chogan et Jacklyn. Gregor dormait encore. Le verdict n’allait pas tarder à tomber pour savoir si j'étais enceinte ou non. Julian fait les cent pas depuis le moment où je suis allée aux toilettes pour faire le test. Il n’est pas le seul à attendre en faite, toute la Meute attend cela.

La grossesse d’une Alpha est toujours un évènement au sein d’une Meute et j’ai un peu la pression. Quand mon téléphone sonne pour annoncer la fin des cinq minutes, je sursaute. Julian arrête de faire les cent et pas. D’une main tremblante, je prend le test et regarde. - C’est positif ! Je m’exclame, un grand sourire sur le visage. On va avoir un bébé !

Mon compagnon se précipite vers moi pour me soulever dans ses bras. - On va avoir un bébé ! Répète Julian, extatique. Dieu que je t’aime ma Luvia ! Il m’embrasse fougueusement.

- Moi aussi je t’aime. Je suis si heureuse ! J’ai du mal à y croire et pourtant, Julian et moi allons devenir parents ! Il n’y a pas si longtemps, j’étais persuadée que le bonheur et l’amour n’était pas fait pour moi et aujourd’hui, j'allais épouser l’homme de mes rêves et j'allais devenir maman. Julian me fait remarquer que mes yeux luisent, trahissant l'émotion qui me submerge.

- Félicitations soeurette. Je suis fière de toi, de la femme que tu es devenue dit mon frère, ému. - Merci Chogan.

- Je suis tellement contente pour vous. Bientôt, toi et moi ne passerons plus les portes avec nos deux gros ventres ! Nous rions de bon coeur. Après avoir savouré cette nouvelle, avec Julian nous avons appelé chaque membre de la Meute pour annoncer l’heureux évènement, en commençant par mon oncle et ma tante, puis ce fut le tour de nos amis.

Tous sont ravis et ont promis de venir nous féliciter en personne. Les prochains jours ne vont pas être de tout repos mais je ne pourrais pas être plus heureuse.




♦♦♦




- Vous avez de beaux spécimens ! On voit que vous avez pris soin d’eux. Je suis dans le potager avec Julian pour lui montrer ce que nous cultivons depuis plusieurs générations. Nous n’avions pas encore pris le temps de vraiment nous y attarder mais aujourd’hui, c’est chose faite.

- Oui, ma mère adorait venir s’occuper du potager pour se détendre, ma grand-mère aussi. Je crois que c’est dans nos gènes, je dis en souriant. Mais très vite, mon sourire s’efface. "A la mort de mes parents, Chogan et moi l’avons un peu délaissé. C’est mon oncle et ma tante qui venaient s’en occuper quand on habitait chez eux. Lorsqu’on est revenu ici, nous avons fait de notre mieux pour nous en occuper. Puis je suis partie à Selvadorada et tout s’est enchaîné."

Je n’ai pas besoin de rentrer dans les détails, Julian connaît toute l’histoire. - Vous vous en êtes bien sortie malgré les circonstances. Peu de gens auraient pris le temps d’arroser ou de désherber. Son regard s’arrête sur une plante un peu particulière. - Vous cultivez de l’aconit ?

- Oui. - Pourquoi ? Demande t-il, surpris. - Euh… Je crois que c’est un des ingrédients du remède contre le Vampirisme. Pourquoi ça te surprend ? - Parce que vous êtes des Loups-Garous et que l’autre nom de cette sous-espèce d’aconit c’est « aconit tue-loup bleu » Mon plasma se glace dans mes veines. - Tue… Tue-loup ?

- Oui c’est une plante extrêmement toxique. Au Moyen-Âge, les gens s’en servaient comme poison. - Il faut qu’on enlève ça du potager ! Je m’exclame, paniquée. Et si Gregor en avait avalé en allant jouer dans le jardin ? Rien que d’y penser j’en ai la nausée. - Ne t’inquiète pas, je vais m’en occuper. - Est-ce que ça agit immédiatement ? Je veux dire… On le saurait si quelqu’un en avait avalé, n’est-ce pas ? - Oui ça se propage très vite dans le corps et les symptômes sont très violents.

Je n’en reviens pas que personne nous aie prévenu des effets de cette plante. Peut-être que mes ancêtres ne le savaient pas… Sinon ils n’auraient jamais pris le risque de laisser ça dans le potager. - Ca va ma Luvia ? Tu es toute pâle. - Oui oui ça va. C’est juste que je ne savais pas qu’un truc aussi dangereux poussait ici. - On va vite enlever ça. - Il ne faudrait peut-être pas s’en débarrasser . Après tout, on pourrait en avoir besoin un jour ou l’autre… - Tu as raison. Je vais lui trouver une place où aucun petit loup trop curieux ne pourra y toucher.

Julian veut détendre l’atmosphère et ça fonctionne. Je souris malgré moi. - N’empêche, je me demande comment une fleur toxique pour les loups peut faire partie des ingrédients contre le Vampirisme, il dit. - Peut-être que la réponse se trouve dans l’Encyclopédie des Vampires. - Il y a une Encyclopédie pour les Vampires ?!

- Oui, en quatre Tomes. Ce sont mes grands-parents qui l’ont ramené à la maison. Ils en avaient besoin pour rendre son humanité à Andy. Mais finalement, elle ne l'a pas utilisé. - Il faudra que tu me racontes cette histoire ! - Je n’y manquerais pas mon coeur. Une idée me traverse l’esprit. - Et si… Et si je l’écrivais ?! - De quoi tu parles ma Luvia ? - De notre Meute ! Et si j’écrivais un livre retraçant l’histoire de la Meute des Héritières ? Il y a tellement de choses que j’ignore sur mes ancêtres… Je suis certaine qu’on pourrait découvrir des choses incroyables !

Je fais les cent pas tant je suis excitée. - Tu pourrais demander à tes ancêtres Alpha des informations, tu sais avec ce truc là, j’ai oublié comment ça s’appelle. - Mais oui, l’Esprit des Loups ! Mon coeur tu es génial ! Je l’embrasse sur la joue.

Il sourit. - Mais il faudra quand même que tu te ménages. Je veux que ma future femme et mon bébé se portent à merveille. - Ne t’inquiète pas, je ferais attention.

Julian a raison. Je serais contrainte de revoir mes priorités, non seulement parce que je ne peux pas tout faire, mais surtout parce que ma santé et celle du bébé passent avant le reste. - J’y compte bien ! Je ne voudrais pas être obligé de t’enfermer dans notre chambre et avoir ton frère sur le dos. J’éclate de rire et Julian en fait de même avant de m’attirer contre lui.

- Alors, par quoi on commence ?

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