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10. La Vie Continue

Dernière mise à jour : 15 juil. 2020

Je ne pensais pas qu'avoir deux louveteaux à la maison serait aussi... Intense. D'abord, ils cassent tout et salissent tout.


Et ils nous sortent des trucs pas possible parfois...! - Hein maman que c'est pas vrai que tu joues au docteur avec papa dès qu'on est dans notre lit Hati & moi ? me questionne Sköll à peine rentrée du boulot.

- Euh... Bonjour à toi aussi mon fils... - Et si on allait à la piscine tous ensemble ? propose Eric, aussi embarrassé que moi.


Depuis le temps qu'ils nous bassinent avec ça, c'est l'excuse parfaite pour détourner leur attention.

- Ouaiiis ! T'as vu Sköll je t'avais dis que ça marcherait ! s'enthousiasme Hati. Ils sont machiavéliques ces deux gamins...

Du coup, direction Newcrest et sa piscine intérieur où, je l'espère, ils se défouleront suffisamment pour finir sur les rotules et nous laisser une soirée de tranquillité à Eric et à moi.

Une fois en slip de bain ils courent jusqu'aux plongeoirs, se lançant des défis plus fous les uns que les autres. - Hé ho vous deux, pas d'imprudence ! Sinon le plongeoir c'est terminé ! prévient Eric. - Oui p'pa ! s'exclament en chœur les jumeaux. En les voyant grimper là-haut je ne suis pas du tout rassurée. Bien sûr ils ont du sang de loup dans les veines donc ils sont moins enclin à se blesser, mais quand même... C'est mes petits louveteaux adorés ! - Regarde m'man ! YOUHOUUUUU crie Sköll avant de faire un salto avant quasi parfait pour atterrir dans l'eau.



C'est au tour de Hati de sauter mais contrairement à d'habitude, il ne fait pas le pitre. J'ai l'impression qu'il a le vertige. - Descend Hati tu vas te faire du mal je m'exclame, ressentant son malaise. - Nan j'veux sauter aussi ! Sköll l'a bien fait lui ! Aussitôt sa phrase terminé, il s'élance. - SKÖLL ATTENTION ! crie Eric tandis que Sköll est juste en dessous du plongeoir, là où Hati s'apprête à atterrir.

Sköll se déplace immédiatement et réussi à éviter de justesse son frère. Nom d'un loup-garou ! Ces deux-là vont me fait mourir avant l'âge ! - Vous allez bien les garçons ? s'inquiète Eric qui était déjà près d'eux. - Bah oui p'pa !


- Si vous me refaite ça encore une fois, j'vous attache à un radiateur jusqu'à votre majorité ! Je m'emporte.

Ils ont le bon sens de prendre un air penaud.

- Pardon m'man. S'excuse Sköll.

- Oui pardon... Marmonne à son tour Hati.

Ils retournent ensuite s'amuser, sans me provoquer de nouvelle frayeur. Eric me rejoint au bord du bassin. - Ca va ma chérie ? - Oui... C'est juste que j'ai tellement craint de les perdre durant ma grossesse que maintenant, j'ai toujours peur qu'ils leur arrivent quelque chose. Mais en même temps je ne veux pas les étouffer ou les empêcher de vivre... Ce sont des loups, ils ont besoin d'un minimum de liberté.


- Moi je trouve que tu t'en sors à merveille. Ils ont beaucoup de chance de t'avoir comme maman. Je souris, à la fois gênée et flattée.

- Qu'est-ce que je ferais sans toi mon Eric ? je dis en lui caressant la joue.

- Probablement des bêtises, comme nos fils.

- Oh !

Faussement outrée, je l'éclabousse avant de lui sauter dessus en riant.


Après nous être bien amusée dans le grand bassin, nous terminons la journée par un barbecue au parc. C'est que toutes ses émotions m'ont donné faim !


Une fois à la maison, les deux petits monstres vont directement aux lits. La mission "User les louveteaux pour avoir une soirée tranquille" est une réussite !

♦♦♦

Aujourd'hui à l'hôpital, j'ai la surprise de trouver Jamie installée dans l'une des chambre. - Jamie ? Pourquoi tu es ici ?


- Ooooh Lica ! C'est toi que je voulais voir justement. Tu te souviens du poisson que j'ai pêché l'autre jour ? - Euh oui j'm'en souviens... Pourquoi ? Je demande, ne voyant pas où elle veut en venir. - Ben je l'ai mis dans un bocal et hier en lui donnant sa nourriture, il m'a mordu ! Et depuis je me sens hyper mal... Tu crois que j'ai la rage ?! D'accord... Cette fille est folle. - Jamie, les poissons n'attrapent pas la rage et le tien n'a pas pu te mordre pour la simple et bonne raison qu'il n'a pas de dent. - Mais j'te dis que je l'ai senti ! Bon, changeons de tactique. - Ok j'avoue, tu as certainement la rage.

- Oh mon Dieu je le savais ! Je vais mourir hein ?

- Non, car il existe un vaccin contre cette maladie. - Un... Un vaccin ? bredouille Jamie. Tu veux dire... Une piqûre ? Avec une aiguille ? - Oui. - Ca va faire mal ?! - Mais non, t'inquiètes ! Je ferais attention, promis. - Bon... Dans ce cas... Je te fais confiance.

- Laisse-moi juste t'ausculter pour être sûre à 100%, ok ?

Elle hoche la tête en guise d'accord.

Ahlala ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour amadouer ses patients. D'habitude c'est avec les enfants que je dois recourir à de tels subterfuges mais bon... Jamie est une grande enfant. Et je l'aime bien dans le fond.

Une fois certaine qu'elle n'a aucune maladie, je sors une seringue et après m'être assuré que Jamie ne me voit pas, je la remplie d'eau. Évidemment que je n'allais pas réellement la vacciner ! Je vais juste faire semblant. Je ne suis pas folle à ce point. Mais tant qu'elle ne sera pas "soignée" elle ne partira pas d'ici. Donc... - Allons-y. Au moment où le bout de la seringue touche sa peau, elle se met à crier comme une damnée.



- JAMIE ARRÊTE C'EST FINI ! je crie à mon tour pour qu'elle se calme. - C'est tout ? C'est fini ? Elle demande en s'arrêtant subitement. - Bah oui c'est fini.



- J'ai même pas eu mal ! Tu es magique. "Mais pourquoi t'as crié alors ?!" Je me retiens de lui demander. - Tu peux rentrer chez toi Jamie, tu es guérie. - Merci merci merci !

Je sors rapidement de la chambre avant qu'elle essaye à nouveau de m'enlacer.

Une fois ma tournée des chambres bouclées, je vais en salle d'analyse afin d'y retrouver le médecin. Sauf qu'en entrant dans la pièce, ce n'est pas un homme que je trouve mais une femme. Une femme particulièrement concentrée sur sa tâche.


- Euh... Bonjour ? - Hmm... Bonjour. - Qui êtes-vous ?

- Je suis le Docteur Elodie Rousseau, je viens d'arriver dans ce service.

- Ah... - Je suis un peu occupée là, donc si vous voulez bien m'excuser...


Non mais elle se prend pour qui celle-là ?! - Oui bah il y a des patients qui attendent que vous vous occupiez d'eux ! Alors si Madame veut bien lever le nez de ses petits échantillons, ça nous arrangerait tous ! Elle daigne enfin se tourner vers moi, le visage impassible. Après un examen rapide elle demande : - Vous êtes Lica Wolf n'est-ce pas ? - Oui c'est moi, je réponds avec froideur. - Hé bien Lica Wolf, sachez que mes petits échantillons comme vous dites, pourraient révolutionner la médecine moderne. Je travaille sur le processus de guérison de différentes espèces et si mes tests s'avèrent concluants, je pourrais mettre au point un vaccin capable de guérir toutes les maladies. Vous n'imaginez pas à quel point cette découverte changerait notre vision du monde. Un frisson glacé me parcourt l'échine. Je ne sais pas pourquoi mais cette femme ne m'inspire pas confiance.


- Wouah génial, un remède magique ! Moi qui pensait que votre boulot consistait à soigner des gens... Je ne savais pas que jouer les sorcières des temps modernes en faisait partie. - Faites attention Madame Wolf, je suis peut-être nouvelle ici mais je suis votre supérieure. Alors si vous voulez que les choses se passent bien entre nous, je vous conseille de rester à votre place déclare t-elle froidement avant de quitter la pièce.


Sale garce !

Agacée, je fusille du regard la station d'analyse comme si elle se trouvait encore là. Après une brève hésitation, je vérifie qu'il n'y a personne dans le couloir puis je m'approche de l'engin. Mon instinct me dicte que les recherches de l'autre blondasse ne sont pas totalement clean. Il faut absolument que je sache ce qu'elle trafique.


Il me faut quelques minutes pour essayer de comprendre les résultats qui apparaissaient sous mes yeux. Apparemment ses recherches portent sur le processus de guérison naturel des humains, mais quelque chose cloche. Ses échantillons d'ADN ne ressemblent pas à ce que j'ai pu voir jusque-là. Pas complètement en tout cas. Est-ce que la molécule a été modifié par la blondasse ? Mais c'est quoi le rapport avec la découverte révolutionnaire qu'elle a évoqué ?

Il y a quelque chose de louche dans cette histoire mais je ne sais pas ce que c'est. Et c'est bien là ce qui m'inquiète.


Je vais devoir surveiller la blondasse de près si je veux découvrir la nature exacte de ses travaux.



♦♦♦

En rentrant du boulot, je trouve Hati et Sköll devant un film d'horreur qui passe sur notre télé flambant neuve. - Dites donc vous deux, vous n'avez pas des devoirs à faire ? Je demande.

Apparemment ils ne m'avaient pas entendu arriver parce qu'ils bondissent tous les deux du canapé.

- Roooh m'man ! C'est pas humain d'nous faire peur comme ça s'exclame Hati.


- Ooooh mon bébé pardon je t'ai fait peur je le taquine en lui pinçant la joue pendant que son frère rit aux éclats. - M'maaan arrête ! J'suis pas un bébé !


- Alors file faire tes devoirs. Toi aussi Sköll je dis en souriant. Les deux frères s'installent à table en me racontant leur journée d'école pendant que je prends des restes dans le frigo. A mon tour je m'assoie, disposée à les aider si besoin pendant que je mange.


Afin d'occuper les garçons, enfin c'est surtout pour éviter qu'ils démolissent tout dans la maison, nous avons acheté une table de dessins ainsi qu'une échelle. En plus de la télévision bien entendu.



Et le vendredi soir, comme Eric travaille et que les garçons et moi sommes en week-end, j'ai pris l'habitude de les emmener voir un film au cinéma en plein-air installé à Newcrest.


Comme à chaque fois, les deux petits monstres sont surexcités. - M'man ? On pourra avoir du pop-corn ? demande Sköll. - M'man ? On va voir un film de Science-Fiction ? - Oui et oui je réponds, heureuse de leur faire plaisir. - Tu vas pas avoir trop peur des extraterrestres frérot ? - Gnagnagna ! J'te rappelle que t'as eu la trouille aussi l'autre jour ! réplique Hati à la plaisanterie de Sköll.



Ils continue de se chamailler jusqu'à ce que le générique du film débute.


Les garçons passent un excellent moment. Ils commentent chaque scène et essayent de prédire ce qui va arriver dans la scène suivante. Ils me font bien rire quand ils débattent des personnages. - Mais arrête Sköll tu vois bien que c'est un déguisement ! T'as déjà vu une grenouille avec des jambes toi ?! En plus c'est même pas une grenouille, c'est une mouche ! Je ne sais pas qui est le plus naïf des deux mais en tout cas, leurs bavardages sont beaucoup plus distrayant que le film.


A la fin du film, j'ai une grosse envie d'aller aux toilettes tandis que Hati me réclame un énième bol de Popcorn. Qu'est-ce qu'ils peuvent ingurgiter comme nourriture ! Je lui donne de la monnaie avant d'aller aux toilettes, ordonnant à Sköll de rester là où il est. Comme ça je sais exactement où ils sont tous les deux. Je suis en train de me laver les mains quand Hati débarque avec sa ration de Popcorn. - M'man ? C'est qui la dame qui parle avec Sköll ?



Je me retourne et mon cœur rate un battement en regardant dans la direction que me montre Hati. La sale blondasse ! Qu'est-ce qu'elle fout ici à discuter avec mon fils ?

Retenant un grognement je me précipite vers eux, suivi de près par Hati. - Qu'est-ce que vous fichez ici ? Vous me suivez ?! Je demande, sans préambule.


- Lica, quelle agréable surprise. - Vous lui voulez quoi à mon fils ? - Oh ! C'est votre fils ? Il est tout à fait charmant. Sa désinvolture m'agace au plus haut point. A ses yeux, c'est comme si j'étais une petite chose insignifiante. - Ouais ouais arrêtez votre blabla et laissez le tranquille. Sköll, je dis en le pointant du doigt, tu viens ici. Vous finissez de manger et ensuite on rentre les garçons.


Aucun des deux ne répliquent. Ils savent très bien que quand je suis en colère, il ne faut pas discuter. Je m'assoie sur l'un des poufs en attendant qu'ils terminent leurs bols, non sans jeter parfois quelques regards furibonds vers la blondasse qui a ses yeux rivés sur l'écran de projection.


Une fois leur bol à la poubelle nous quittons les lieux en silence. Je suis tellement obnubilé par la toubib que je n'ai même pas remarqué la présence de Jamie...

♦♦♦

De retour à Willow Creek, j'invite mes louveteaux à s'asseoir autour de la table pour discuter. Hati qui, apparemment, n'avait pas encore assez mangé demande :

- C'était qui la dame sur qui t'as crié m'man ? - Cette dame travaille dans le même hôpital que moi.

- C'est une collègue alors ? Demande Sköll.

- Malheureusement oui... Écoutez les garçons, je soupçonne cette femme de cacher des choses. Des choses... Importantes. Donc si vous la voyez, je ne veux pas que vous lui parlez. C'est bien compris ?



- Elle est méchante ?

Peut-être que je suis parano, après tout je n'ai pas encore les connaissances nécessaires pour décrypter certains résultats d'analyse. Mais mon instinct ne me trompe jamais. Et là il me hurle de protéger mes louveteaux.

- Oui, il faut se méfier d'elle. Vous êtes des garçons très spéciaux et je ne veux pas qu'elle s'approche de vous. - T'inquiètes m'man, on lui parlera pas ! promet Sköll. - Ouais tu peux compter sur nous ! - Très bien. Maintenant qu'on a réglé ça, faite moi un câlin avant d'aller au lit. Chose qu'ils ont fait avec plaisir, même Hati. Ils doivent certainement ressentir mon inquiétude parce qu'ils restent un peu plus longtemps dans mes bras par rapport à d'habitude.

Dès que mon homme rentre du travail, je lui raconte notre soirée. Il était déjà au courant pour la blondasse et comme moi, il trouve son attitude louche.


- Tu peux surveiller ses faits et gestes à l'hôpital sans éveiller ses soupçons puisque vous êtes censées travailler ensemble. - Oui, mais ça me fait chier de ne pas savoir exactement ce qu'elle manigance. Et tant que je ne serais pas fixée, je ne pourrais pas agir. Y compris pour protéger les garçons. - Tu finiras par le découvrir mon amour. Tu es coriace ! Quant aux jumeaux on les surveillera d'un peu plus près quand ils seront dehors. Et puis ils sont assez intelligents pour savoir quand il faut obéir. Ne t'en fait pas, on finira par découvrir le fin mot de cette histoire. Mais avant, promet-moi d'être prudente avec cette femme.


Accédant à sa requête, il me serre contre lui afin de me réconforter et m'apporter du courage. Inspirer le parfum boisé d'Eric est la meilleure façon d'apaiser mes craintes. Dans ses bras, je retrouve la paix qui me fait grandement défaut parfois. Pour ne pas dire souvent.


- Allons nous coucher, la journée a été longue pour tout le monde.

J'acquiesce et après un ultime baiser, nous quittons le canapé pour retrouver le confort de notre lit.



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